Pour Jacques Morice de Télérama, Philippe Faucon reste au seuil de son sujet, sans préciser, toutefois, quel serait ce fameux sujet. Pour ma part j’estime que le projet de Faucon est cohérent, j’ai vu une tragédie (quasi unité de temps et de lieu), contemporaine intense, filmée à hauteur des hommes qui l’ont vécue et c’est très fort . Le récit extrêmement concis et balisé dans une période située entre 1959 et 1962, depuis la formation de la harka du lieutenant Pascal à sa dissolution après les accords d’Evian en passant par les moments de combat, puis ceux des doutes et des mensonges, leur rend justice et là est l’essentiel .
Il aurait pu être possible d’aborder les causes historiques et les responsabilités politiques et militaires (Bugeaud, Mollet, Mitterrand, DeGaulle, Salan, Challes …) à l’origine des faits , mais cela aurait signifié le choix d’une autre point de vue, auquel, depuis le terrain, les hommes suivis par Faucon n’avaient pas accès. De même suivre le devenir de ces hommes et de leurs familles une fois sur le sol français aurait transformé le récit en saga et rompu la cohérence du récit.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, lire les articles passionnants de Gilles Manceron et Alain Ruscio accessibles sur le net (Le blog de Histoire coloniale et postcoloniale) .