Été 1982  Garance a onze ans et vit dans un hameau isolé des Cévennes où ses parents se sont installés pour mener une vie alternative. Toute la journée dehors, elle arpente librement un vaste territoire, avec à sa suite toute une bande d'enfants, dont elle est l'aînée, et pour lesquels elle invente des jeux où la politique a toujours une bonne place (nationalisation des jouets, par exemple). Dans la région deux activistes italiens braquent une banque ; cela tourne mal mais l'un d'eux réussit à prendre la fuite et à se cacher dans une maison abandonnée non loin de chez Garance. Cet événement va chambouler sa vie et celle de toute sa famille...

Après Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, Libre Garanc ! met à nouveau cette région en vedette mais, cette fois, dans un registre très différent. La réalisatrice, Lisa Diaz, déjà auteure de plusieurs courts métrages de fiction et de documentaires, nous propose un premier et très abouti long métrage. Sous son naturalisme, ses lumières naturelles, sa caméra à l'épaule, le film dépasse la simple chronique en adoptant la forme du conte et en conférant un côté presque fantastique à la restitution de l'imaginaire de Garance. Très touchante, cette histoire, simple en apparence, reste constamment à hauteur de son personnage principal, qui oscille encore entre enfance et adolescence. D'une grande justesse, jamais mièvre, Libre Garance ! est porté Azou Gardahaut-Petiteau, très convaincante pour son premier rôle, et autour d'elle on retrouve les impeccables Grégory Montel, Laetitia Dosch et Lolita Chammah.

« À l'avenir, il s'agira pour moi de digérer ce premier long métrage, de comprendre mes ratés », dit Lisa Diaz, des ratés que l'on cherche encore et qui nous font lui présager un avenir radieux.

Présenté dans la sélection Cannes Écrans Juniors du dernier festival de Cannes, le film a aussi l'avantage de pouvoir être vu en famille.  JF

Quelques images de la venue de la réalisatrice le vendredi 23 septembre (en partenariat avec l'agence régionale CiCliC) :